20/04/2008
Le diable au bar. Léon Vérane
Pour Albert Decaris.
Les alcools fleurissaient les verres à facettes
Et le zinc lumineux semblait un reposoir.
Je trouvais au patron une figure honnête,
Un nerf de boeuf était derrière le comptoir.
Les flacons arboraient d'étranges étiquettes,
Une fille faisait ses lèvres au miroir,
L'aveugle, sur le seuil, d'une aigre clarinette,
Aggravait à dessein la descente du soir.
Des marins qui n'étaient inscrits sur aucun rôle
Troquaient pour un peu d'or de rares perroquets
Ou les singes pelés juchés sur leur épaule,
Et les barques s'entrechoquaient le long des quais.
Alors au ciel monta la lune lente et plate
Qui fait hurler en choeur les déments et les chiens,
Et le Diable, vêtu d'un chandail écarlate,
Pénétra dans le bar et dénombra les siens.
Léon Vérane "Les étoiles et les roses" Poèmes choisis
18:50 Publié dans Ecole fantaisiste | Lien permanent | Commentaires (2)
13/04/2008
Contrerimes XL
L'immortelle, et l'oeillet de mer
Qui pousse dans le sable,
La pervenche trop périssable,
Ou ce fenouil amer
Qui craquait sous la dent des chèvres
Ne vous en souvient-il,
Ni de la brise au sel subtil
Qui nous brûlait aux lèvres ?
20:21 Publié dans Contrerimes | Lien permanent | Commentaires (2)
09/04/2008
Portrait
13:49 Publié dans bidouille | Lien permanent | Commentaires (1)
08/04/2008
Coples LXI
Elle est noire, c'est vrai. Corail ni jameroses
Ne rient dans sa figure, ou l'or non plus des blés.
Mais, les charbons sont noirs comme elle. Allume-les :
On dirait un buisson de roses.
15:45 Publié dans Coples | Lien permanent | Commentaires (1)
05/04/2008
Coples LXVIII
Sous ta paupière bleue, Albe, ton regard d'or :
Tel palpite l'éclair aux nuits de Messidor.
21:30 Publié dans Coples | Lien permanent | Commentaires (1)