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30/04/2023

Les Contrerimes

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25/07/2019

lettre à soi-même

Paris, 4 avril 1904.
 
 
Sur mes six ans, mon cher ami, je demeurais dans une petite villa de Bilhère, et de là, chaque matin à la belle saison, je gagnais Pau et l'école des Dominicaines, où me conduisait mon oncle, en se rendant lui-même au Quartier. II ne faisait encore que petit jour ; du brouillard pendait entre nous et les montagnes. Sur les giroflées qui habitent le creux des murs, sur les fleurs sanglantes, au bord des allées de gazon, la rosée avait laissé de belles larmes ; et mon oncle cueillait pour moi, parmi les larges feuilles, une grappe de raisin glacé. Alors, parfois un chant de clairon montait des casernes vers nous. Sensuel déjà, déjà nostalgique, avec des grains froids dans la bouche, et tout autour de moi cette enivrante voix de cuivre qui parlait de choses lointaines, et l'herbe mouillée où je passais les mains, comme je fais aujourd'hui sur une fourrure ; et la pourpre incomparable des pivoines, - étais-je heureux ? Je ne sais. Mais c'était vivre déjà. Quel orgue, une âme d'enfant jusqu'à la première femme qui en joue et la fausse. Mais rappelez-vous le bleu léger des Pyrénées, et le matin qui baisait vos joues pâles.
 
           Adieu
Lettres à soi-même 
 
 
Cette petite villa se nommait Mauritia.

02/08/2015

Frédéric Beigbeder

Lisez Paul-Jean Toulet
Lisez Paul-Jean Toulet© Parismatch.com

04/01/2014

Contrerimes LXIII

Toute allégresse a son défaut
Et se brise elle-même.
Si  vous voulez que je vous aime,
Ne riez pas trop haut.
 
C'est à voix basse qu'on enchante
Sous la cendre d'hiver
Ce cœur, pareil au feu couvert,
Qui se consume et chante.

23/08/2013

Coples IV

Quoi, c’est vrai, tu m’aimas, qui de moi fus aimée ? 
Amour, divine flamme ; amour, triste fumée...

20:05 Publié dans Coples | Lien permanent | Commentaires (0)

06/05/2013

Jos Jullien Bois gravés (1920-1921) Paul-Jean Toulet

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http://galeriesr.blogspot.fr/

23:21 Publié dans bidouille | Lien permanent | Commentaires (0)

07/03/2013

Chanson XI

                                          Soir de Montmartre.

 
Décor d’encre. Sur le ciel terne
      Court un fil de fer :
Mansarde où l’on aima, vanterne
Sans carreaux, où l’on a souffert.
 
Une enfant fait le pied de grue
      Le long du trottoir.
Le bistro, du bout de la rue,
Ouvre un oeil de sang dans le noir ;
 
Tandis qu’on pense à sa province,
      A Faustine, à Zo’…
Mais c’est pour Lilith que j’en pince :
Autres chansons, autres oiseaux.

12:09 Publié dans Chansons | Lien permanent | Commentaires (0)

03/01/2013

Nouvelles Contrerimes XXIX

                 Que tu es loin, mon beau septembre
Loin comme le Pays,
        Quand ses hanches et le maïs
        Étaient couleur de l'ambre.

13/07/2012

Coples LXXXII

Eh quoi, le monde tourne, et mon bol, et ce livre
Que je tiens dans ma main. O ciel tu es donc ivre ?

20:08 Publié dans Coples | Lien permanent | Commentaires (0)

03/02/2012

Contrerimes XII

                                                         Le Garno.

 

L’hiver bat la vitre et le toit.
    Il fait bon dans la chambre,
À part cette sale odeur d’ambre
    Et de plaisir. Mais toi,
 
Les roses naissent sur ta face
    Quand tu ris près du feu...
Ce soir tu me diras adieu,
    Ombre, que l’ombre efface.

09/11/2011

Poème flou à une morte. Francis Carco.

Où va la pluie , le vent la mène 
En tintant sur le toit 
Et je me serrais contre toi, 
Pour te cacher ma peine. 

Le jardin noir aux arbres nus, 
Ta petite lampe en veilleuse, 
Tes soupirs heureux 
D’amoureuse 
Que sont-ils devenus ? 

J'écoute encor tomber la pluie : 
Elle n'a plus le même bruit . . . 

19/08/2011

Curnonski

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18/07/2011

Contrerimes XXI

                                               La première fois.

- " Maman !... Je voudrais qu'on en meure. "
     Fit-elle à pleine voix.
- " C'est que c'est la première fois,
     Madame, et la meilleure. "
 
Mais elle, d'un coude ingénu
     Remontant sa bretelle,
- " Non, ce fut en rêve ", dit-elle.
    " Ah ! que vous étiez nu... "
                  
 

13/05/2011

10

Comme la beauté aux plis d'une robe, l'amour se trahit à travers la pudeur. Et dans cette ombre aussi, Madame, où votre coeur battait, ce même soir qu'il eut soif de mourir.

Les Trois Impostures 1922 

09/02/2011

Dixains VIII

 

Sur le canal Saint-Martin glisse,
Lisse et peinte comme un joujou,
Une péniche en acajou,
Avec ses volets à coulisse,
Un caillebot au minium,
Et deux pots de géranium
Pour la Picarde, en bas, qui trôle.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Je rêve d’un soir rouge d’or,
Et d’un lougre hindou qui s’endort :
— Siffle la brise... eh toi ! créole.

 

18:08 Publié dans Dixains | Lien permanent | Commentaires (0)

12/12/2010

Produits dérivés... (Les Alyscamps)

 

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17:31 Publié dans bidouille | Lien permanent | Commentaires (1)

20/11/2010

Contrerimes VIII

Dans le silencieux automne
    D’un jour mol et soyeux,
Je t’écoute en fermant les yeux,
    Voisine monotone.

Ces gammes de tes doigts hardis,
    C’étaient déjà des gammes
Quand n’étaient pas encor des dames
    Mes cousines, jadis ;

Et qu’aux toits noirs de la Rafette,
    Où grince un fer changeant,
Les abeilles d’or et d’argent
    Mettaient l’aurore en fête.

10/10/2010

Coples XXV

 

Cette averse, Badoure, où ma langueur balance
A t'émouvoir, s'éloigne ainsi qu'un messager,
Écoutes-en tarir le battement léger
Dans nos coeurs, et l'amour s'enchanter de silence.

 

19:09 Publié dans Coples | Lien permanent | Commentaires (1)

24/08/2010

Dixains V

« — Non, ce taxi, quelle charrette.
C’est sous les toits, votre entresol ?
Je t’aime... Oui c’est un tournesol...
Si tu savais comme il me traite :
Des claques voilà mes cadeaux !
Je croyais n’être jamais prête.
... Ça ? C’est moi. Laissez les rideaux. »
« — Le cœur vous est bien en dentelle. »
« — Mais il faut une heure » dit-elle
« Rien qu’à me lacer dans le dos. »

 

19:02 Publié dans Dixains | Lien permanent | Commentaires (1)

24/05/2010

Paul Gauguin Les Alyscamps

 

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03/05/2010

Nouvelles Contrerimes XXXII

Infini, fais que je t'oublie
   Et que je dise encor
Le printemps au tendre décor,
   L'onde qui se délie,

Et celle dont sonnait le pas
   A travers les allées,
Amour, ô feuilles envolées,
   Ô roses du trépas.

06/04/2010

Contrerimes XXX

                                                     La Cigale.


Quand nous fûmes hors des chemins
Où la poussière est rose,
Aline, qui riait sans cause
En me touchant les mains ; —

L’Écho du bois riait. La terre
Sonna creux au talon.
Aline se tut : le vallon
Était plein de mystère...

Mais toi, sans lymphe ni sommeil,
Cigale en haut posée,
Tu jetais, ivre de rosée,
Ton cri triste et vermeil.

21/02/2010

Wikipédia et Toulet

Paul-Jean Toulet

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Paul-Jean Toulet, né à Pau (Basses-Pyrénées) le 5 juin 1867 et mort à Guéthary (Basses-Pyrénées) le 6 septembre 1920, est un écrivain et poète français, célèbre par ses Contrerimes, une forme poétique qu'il avait créée.

Biographie

Paul-Jean Toulet perd sa mère à sa naissance. Tandis que son père regagne l'île Maurice, il est confié à un oncle de Bilhères, dans la vallée d'Ossau. Il séjourne trois ans à l'île Maurice (1885-1888) puis un an à Alger (1888-1889), où il publie ses premiers articles. Il arrive à Paris en 1898.

C'est là qu'il se forme véritablement, sous la tutelle de Willy, dont il est l'un des nombreux nègres, notamment pour Maugis en ménage. Colocataire du futur Prince des Gastronomes Curnonsky, il fréquente les salons mondains et les boudoirs demi-mondains qu'il évoque dans Mon Amie Nane. Il travaille beaucoup et se livre à divers excès, dont l'alcool et l'opium. Il collabore à de nombreuses revues, dont la Revue critique des idées et des livres de Jean Rivain et Eugène Marsan. De novembre 1902 à mai 1903, il effectue un voyage qui le mène jusqu'en Indochine.

Il quitte définitivement Paris en 1912 pour s'installer chez sa sœur, à Saint-Loubès, près de Libourne, puis à Guéthary, où il se marie. Ses dernières années sont assombries par la maladie. Pendant ce temps, un groupe de jeunes poètes, dont Francis Carco et Tristan Derème, prenant son œuvre en modèle, s'intitulent « poètes fantaisistes ».

Les fameuses Contrerimes, que l'auteur avait dispersées dans des revues et dans le corps de ses romans, sont réunies en 1916, mais ne sont publiées que quelques mois après sa mort.

Dans le domaine théâtral, Paul-Jean Toulet composa avec des amis (Martin et Cotoni) un à-propos en vers : La Servante de Molière dont nous n'avons pas le texte, mais qui fut représenté au Théâtre des Nouveautés d'Alger (alors que le poète y résidait), et qu'il s'amusa à éreinter lui-même dans Le Moniteur. Il fit également représenter une comédie en prose : Madame Josephe Prudhomme dont il était l'unique auteur. Enfin, Le Souper interrompu qui fut joué pour la première fois le 27 mai 1944 au théâtre du Vieux-Colombier, au même programme qu'une autre création, Huis clos de Jean-Paul Sartre.

Paul-Jean Toulet avait eu un projet avec Claude Debussy autour de Comme il vous plaira (As you like it) de William Shakespeare. La maladie du compositeur n'en a pas permis la réalisation.

Georges Bernanos évoque son souvenir dans les premiers mots de son premier roman Sous le soleil de Satan (« Voici l'heure du soir, qu'aima P.J Toulet... »).

Œuvres

Publications posthumes
  • Les Contes de Béhanzigue (1920, éd. complète 1921)
  • Les Contrerimes (1921)
  • Le Souper interrompu (théâtre, 1922)
  • Les Trois Impostures (1922). Rééd. en 1929, Ed. Émile-Paul, Paris, ill. d'Hermine David.
  • Les Demoiselles La Mortagne (1923)
  • Lettres à soi-même (1927)
  • Vers inédits (1936)
Traduction
Correspondance
Rééditions modernes

Bibliographie succincte

  • Henri Martineau, La Vie de Paul-Jean Toulet, Paris, Le Divan, 1921.
  • Jacques Dyssord, L'Aventure de Paul-Jean Toulet Gentillomme de lettres, Paris, Bernard Grasset, 1928.
  • Pierre-Olivier Walzer, Paul-Jean Toulet, L'Œuvre, l'Écrivain, Paris, Aux Portes de France, 1949, 394 p.
  • Pierre-Olivier Walzer, Paul-Jean Toulet, Seghers, « Poètes d'aujourd'hui », 1954
  • Catalogue de l'exposition Paul-Jean Toulet à la Bibliothèque nationale de France, mai-juin 1968.
  • La Belle Époque à Pau. Lettres et arts, Collectif publié par l'Académie des lettres pyrénéennes, sous la direction de Louis Ducla et Michel Fabre, Pau, 1980.
  • Daniel Aranjo, Paul-Jean Toulet (1867-1920). Vol. 1. La vie, l'œuvre. Vol. 2. L'Esthétique, Pau, Marrimpouey, 1980, 600 p.
  • Présence de Paul-Jean Toulet, ouvrage collectif conçu et réalisé par Michel Bulteau, La Table Ronde, 1985
  • Pierre-Olivier Walzer, Paul-Jean Toulet, La Manufacture, « Qui êtes-vous », 1987 (réédition du volume Seghers avec quelques différences dans le choix de textes)
  • Frédéric Martinez, Prends garde à la douceur des choses, Paul-Jean Toulet, une vie en morceaux, ed. Tallandier, 2008.

30/12/2009

Nouvelles Contrerimes XXXVI

Quand l'enfant prodigue revint,
   Tout riait chez son père :
Les filles, la moisson prospère,
   Les fleurs, espoir du vin.

L'aîné dit : "Qui donc vient chez nous ?"
   Mais le vieux baron tremble,
Une image en son coeur ressemble
   A ce pauvre à genoux.

Il court vers ce mendiant blême,
   Il le prend dans ses bras :
- "Mon fils, aimes-tu le veau gras ?"
   - "Père, c'est vous que j'aime."

                         Guéthary, 19 décembre 1919.

Bonne année à toutes et à tous  

23/11/2009

Toulet

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22/10/2009

Coples CVII

C’est Dimanche aujourd’hui. L’air est couleur du miel.
Le rire d’un enfant perce la cour aride :
On dirait un glaïeul élancé vers le ciel.
Un orgue au loin se tait. L’heure est plate et sans ride.

22:21 Publié dans Coples | Lien permanent | Commentaires (2)

24/09/2009

Modestie

" Je suis inconnu, sauf d'un petit nombre ; le petit nombre m'a toujours outrageusement flatté. "

28/08/2009

Dixains IX

Ce pavé que l’Europe foule
Est gras encor du suif des morts.
Leurs os, qui n’ont plus de remords,
Y dorment au pas de la foule,
D’un sommeil noir, à pleins paniers.
— Dors-tu, Cathau, loin des charniers
Où tes crapauds, sous l’herbe verte,
Enchantaient le cœur des passants :
Toi qu’un jour l’aube, aux Innocents,
Trouva nue, et la gorge ouverte ?

20:10 Publié dans Dixains | Lien permanent | Commentaires (2)

29/06/2009

Debussy-Clair de lune

25/06/2009

Coples XLI

La mer étincelait ainsi qu'une gitane
Sous ses volants d'azur où scintille le fer ;
Et tu m'as dit : " Que je suis lasse de la mer.
Venez : l'heure est plus douce à l'ombre du platane. "

19:28 Publié dans Coples | Lien permanent | Commentaires (1)